Bartolomé de las Casas

Pourtant, en tant qu’un des premiers colons espagnols aux Amériques, Las Casas avait dans un premier temps été partie prenante de l’économie coloniale fondée sur le travail forcé des indigènes, mais avait fini par se sentir moralement obligé de combattre les abus auxquels se livraient les colons européens aux dépens des populations autochtones, décidant en 1515 de renoncer à ses travailleurs indiens et à son ''encomienda'', et se faisant l’avocat des droits des Indiens auprès de Charles Quint. Dans ses premiers écrits, il préconisa même l’utilisation d’esclaves africains en lieu et place de la main-d’œuvre indigène, mais, s’avisant que les Portugais menaient « des guerres brutales et iniques au nom de la diffusion de la foi », il se rétracta par la suite, considérant désormais les deux modes d’esclavage comme pareillement répréhensibles.
En 1522, Las Casas tenta de mettre sur pied une nouvelle forme de colonialisme pacifique sur le littoral du Venezuela, mais échoua dans son entreprise. Il entra dans l’ordre dominicain et pendant une décennie se retira de la vie publique. Il voyagea ensuite en Amérique centrale, faisant œuvre de missionnaire chez les Mayas du Guatemala et s’impliquant dans les débats des ecclésiastiques coloniaux autour de la meilleure façon d’amener les natifs à adopter la foi chrétienne.
De retour en Espagne dans le but de recruter des missionnaires, il mena campagne auprès des autorités espagnoles pour l’abolition du système d’''encomienda'', et remporta une importante victoire avec la promulgation des dénommées Lois nouvelles en 1542. Il fut nommé évêque de Chiapas, mais n’exerça cet office que brièvement, étant contraint de revenir en Espagne à cause de l’opposition des ''encomenderos'' aux Lois nouvelles et des conflits avec les colons espagnols à propos de ses politiques en faveur des Indiens et de son militantisme religieux. Il servit le restant de sa vie à la cour d’Espagne, où il eut une forte influence dans les questions touchant les Indiens. En 1550, il prit part à la controverse de Valladolid, où, au contraire de Juan Ginés de Sepúlveda, qui arguait que les Indiens étaient moins qu’humains, il soutenait pour sa part qu’ils étaient des hommes à part entière et qu’il ne se justifiait pas de les soumettre par la force.
Ses nombreux écrits, dont les plus célèbres sont ''Très brève relation de la destruction des Indes'' et ''Histoire des Indes'', offrent la chronique des premières décennies de la colonisation des Antilles et décrivent pour les stigmatiser les atrocités commises par les conquistadors contre les peuples autochtones.
Après sa mort en 1566, Las Casas était de toutes parts vénéré comme une figure sainte, ce qui conduira l’Église catholique à engager le son procès en béatification. Informations fournies par Wikipedia